Le lavage du nez ( JALA NETI ).
Le lavage du nez, ou jala neti, fait partie des techniques de purification du hatha yoga. Il s’agit de se rincer le nez avec de l’eau tiède salée. Le lavage du nez aide à maintenir le nez en bonne santé, et tout le monde peut en bénéficier.
Bienfaits De nombreuses personnes utilisent la douche nasale pour se soulager d’un rhume, d’une grippe ou de réactions allergiques. En utilisant le neti régulièrement, il est possible de diminuer la fréquence des rhumes ainsi que leur durée, ceci a été établi à travers des études médicales.
Le plus pratique est de faire la douche nasale avec un pot de neti conçu à cet effet. Nous recommandons le pot NoseBuddy. Son utilisation est simple : en respirant par la bouche, on verse l’eau à travers le nez. L’eau rince doucement toute la fosse nasale avec sa propre pression. Du mucus, de la poussière et des impuretés sont ainsi évacués. Cela est rafraîchissant, le nez s’ouvre et l’on respire mieux.
Dans la tradition du yoga Les pratiquants de yoga utilisent le lavage du nez pour garder le nez ouvert et en bonne forme pour la pratique de pranayama. Neti est décrit dans les textes de source du hatha yoga. Dans la tradition il se décline en deux variations : jala neti, qui se fait avec de l’eau, et sutra neti qui se fait avec un fil enduit de cire. Selon le Hatha Yoga Pradipika, le neti développe la clairvoyance et amène à l’éveil d’anja chakra.
Le lavage du nez dans la médecine Le lavage du nez n’est pas seulement connu dans la tradition du yoga. Depuis quelques décennies, il est devenu de plus en plus utilisé par les médecins.
L’institut Karolinska est le plus grand centre de formation et de recherche médicale en Suède. J’ai eu l’occasion d’échanger avec le Professeur Pär Stjärne, médecin chef de clinique, oto-rhino-laryngologiste dans cet établissement. Il recommande à tous ses patients, depuis plus de 20 ans, de se rincer le nez.
D’un point de vue médical, explique-t-il, le lavage du nez soulage l’inflammation de la muqueuse. Une irritation sur cette muqueuse déclenche des réflexes ; le nez coule pour évacuer ce qui excite l’inflammation. Le rinçage du nez aide le corps à dégager ce qui provoque l’inflammation.
Les muqueuses et les cils A la surface des muqueuses olfactives, dans les sinus, les bronches et dans la trompe d’Eustache, se trouvent des poils microscopiques, les cils. Leurs mouvements balayent tout le système respiratoire pour évacuer du mucus et de la poussière, des virus et bactéries. C’est grâce à l’action de ces cils que les muqueuses nasales sont maintenues en bonne santé.
Lors d’une inflammation continue, les cils meurent ce qui affaiblit les muqueuses qui perdent leur intégrité et donc leur capacité de s’auto guérir. Mais avec neti, ce processus peut être stoppé.
La douche nasale, poursuit le Pr Stjärne, aide à maintenir les muqueuses en bonne santé et favorise la production des cellules portant les cils. D’autre part, le neti contribue à maintenir un pH favorable dans les muqueuses.
Si le pH (potentiel hydrogène : indice permettant la mesure du degré d’acidité/basicité d’un milieu) dans les muqueuses devient trop bas, des maladies virales peuvent apparaître et une infection se développer, on devient alors enrhumé.
Sinusite Les sinus sont des cavités situées dans l’os crânien derrière le visage. Lorsqu’on se rince le nez, l’eau passe par la fosse nasale mais n’entre pas dans les sinus. Je questionne le Professeur pour savoir si, selon lui, le lavage du nez est quand même bénéfique lors d’une sinusite.
Absolument, m’affirme-t-il, surtout s’il s’agit d’une sinusite chronique. Comme les muqueuses dans le nez et dans les sinus sont reliées et communiquent, une santé renforcée dans les fosses nasales va avoir une influence sur les sinus. C’est d’ailleurs dans les cas de problème chronique que le lavage du nez est le plus efficace.
Le lavage du nez, grâce à son effet décongestionnant sur la muqueuse, aide aussi à garder les fins passages entre le nez et les sinus, ouverts. On pourrait supposer que cela contribue à une guérison de la sinusite. Mais il n’existe pas à ce jour d’étude permettant de confirmer cette hypothèse.
Air sec, saignement du nez et pollution Le lavage du nez humecte les muqueuses. Cela est surtout bénéfique pour les personnes qui passent beaucoup de temps en intérieur, dans un environnement climatisé. Cet air assèche, fragilise et irrite les muqueuses, l’inflammation peut alors apparaître.
Selon le professeur Stjärne, le lavage du nez est encore la meilleure façon de traiter les saignements du nez. Neti est à préférer au lieu de cautériser la blessure. Des bactéries peuvent se dissimuler sous la croûte et empêcher la guérison. Se rincer le nez permet de dissoudre la croûte et d’évacuer les bactéries.
Naturellement, le neti est aussi bénéfique pour les personnes travaillant dans un environnement avec beaucoup de poussières, ou dans une ville polluée.
Respirer par le nez Le nez filtre l’air que nous respirons, il équilibre sa température et son humidité avant qu’il n’entre dans les poumons. La recherche moderne a aussi relevé que lorsqu’on respire par le nez, un gaz (le monoxyde d’azote), qui est produit dans les sinus, entre dans les poumons avec l’inspiration. Ce gaz dilate les capillaires formés en réseaux au niveau des alvéoles pulmonaires, et permet au sang d’absorber davantage d’oxygène.
Lorsque nous respirons par le nez, le corps conserve aussi plus efficacement son humidité.
Respirer par la bouche par contre, détériore la qualité du sommeil et sur la durée cela peut entraîner des problèmes de concentration et une santé affaiblie. Le lavage du nez aide les personnes qui ont pris l’habitude de respirer par la bouche suite à un nez bouché.
Pas de contre-indication Malgré ces bienfaits, il m’arrive de rencontrer des personnes qui craignent de se rincer le nez. Parfois je rencontre ces mêmes appréhensions exprimées sur Internet. C’est pourquoi j’interroge le professeur Stjärne à ce propos. Selon lui, y-a-t-il des contre-indications à cette pratique ? La réponse est formelle :
Non. Il n’y a aucune raison de ne pas se rincer le nez.
Cependant, il est important d’utiliser une eau de bonne qualité, mais il n’est pas nécessaire d’exagérer. De l’eau du robinet potable suffit et il est inutile de la faire bouillir, à moins que vous ne soyez dans un endroit où la qualité de l’eau n’est pas assurée, dans un pays comme l’Inde par exemple.
L’hygiène du pot lui-même est importante également. Il faut bien rincer son pot de neti après usage pour éviter l’accumulation de bactéries et le laver plusieurs fois par semaine, de préférence dans un lave-vaisselle.
Quand et à quelle fréquence se laver le nez ? Pour un effet durable, le lavage du nez est plus efficace lorsqu’il est utilisé régulièrement. Beaucoup d’utilisateurs l’intègrent dans leur hygiène personnelle matinale. D’autres préfèrent le répéter deux fois par jour et ajouter un lavage avant le coucher.
Lors d’une situation aiguë, comme un rhume ou en cas d’allergie, il est possible de se rincer le nez plusieurs fois par jour.
Le sel et sa concentration Le lavage du nez se fait avec une solution physiologique. C’est une eau dont l’isotonie correspond à celle du sang, soit 0,9 % de sel. Pour bénéficier des vertus du lavage du nez, il est important de respecter exactement cette dilution. Le pot de neti, NoseBuddy que nous recommandons, est vendu avec une cuillère qui facilite cette mesure. Mais il est possible aussi de peser le sel, 9 g de sel pour un litre d’eau.
Si le taux de sel n’est pas respecté, ou bien si l’eau est trop froide ou trop chaude, cela irrite les muqueuses et le lavage est douloureux. L’eau doit être à 37 ˚C. Pour trouver la bonne température, l’eau doit être légèrement plus chaude que vos doigts.
L’idéal est d’utiliser du sel pur (chlorure de sodium), sans iode et sans antiagglomérants, mais un sel de table classique peut aussi faire l’affaire. Il faut préférer un sel fin car il se dissout plus facilement dans l’eau qu’un gros sel. Le sel de mer peut être utilisé, mais certaines personnes peuvent faire une allergie en présence de traces de pollen dans ce sel. Par contre, les sels de substitution ne peuvent pas être employés pour le neti.
Pour le lavage du nez, il est préférable d’utiliser un sel le plus pur possible. Sel de montagne, sel de mer et sel chimique peuvent être utilisés.
Il existe du sel vendu spécifiquement pour l’usage de neti. Dans ce sel, il y a souvent un peu de bicarbonate ajouté. Le bicarbonate est un tampon qui rend l’eau plus fluide, il contribue à la dissolution du mucus. On peut aussi ajouter soi-même le bicarbonate (environ 2 ml par litre d’eau), mais ce n’est pas obligatoire et seulement une fraction d’utilisateurs de neti choisisse cette possibilité.
Huiles et herbes Pour lubrifier les muqueuses, il est possible d’ajouter quelques gouttes d’huile dans l’eau. Une huile douce, comme l’huile d’amande, est à préférer. Dans ce cas, il faut déposer les gouttes d’huile directement dans le bec du pot. De cette manière, l’huile va entrer dans le nez avec la première eau. Si l’huile est ajoutée directement dans le pot, elle restera fixée et collera sur les parois intérieures du pot plutôt que de pénétrer dans le nez.
Dans l’Ayurveda, il existe également des variations où l’on se rince le nez avec des infusions d’herbes, toujours avec le taux de sel correct.
Sécher le nez Après avoir effectué le lavage du nez, il est nécessaire de se sécher le nez sinon, il risque de rester de l’eau dans les fosses nasales. Il existe quelques petits exercices que l’on effectue en soufflant, de façon à diriger vers les narines l’eau qui reste. Si ces petits exercices ne sont pas réalisés à la suite du neti, l’eau va sortir ultérieurement, ce qui peut s’avérer embarrassant.
Lisez la brochure NoseBuddy pour des instructions complètes concernant le lavage du nez et son séchage.
Comments